D’abord, une impression de clarté et lisibilité. Le relookage du site de Libération est de prime abord une réussite. Le visiteur s’y retrouve facilement. La barre de navigation avec ses 3 gros onglets colorés, « L’Actu », « Labo » et « Rebonds », donne une navigation aisée. Ils jouxtent 3 autres onglets pâlichons, « Ecrans », « Next » et « Voyages », manière de signifier qu’en entrant dans ces rubriques, on entre dans d’autres univers.
Ensuite, une impression de familiarité. Libération a repris une formule déjà rodée par 20Minutes et Le Figaro, mais aussi par des sites allemands comme le Stern ou le Spiegel. Le principe de la « page liste » est le suivant : à gauche, une large colonne dans laquelle s’empile au fur et à mesure de leur mise en ligne les informations les plus fraîches, comme sur un gros blog.
Un pouvoir de différenciation très faible
Le choix de cette formule est intéressante pour un site d’information, mais elle présente un danger, en raison de son fort effet normatif : tous les sites l’utilisant annoncent la même information en même temps, avec un titre semblable et une mise en page similaire. Conséquences, le pouvoir de différenciation de la home page est très faible comme en témoignent ces captations d’écran réalisées le mardi 8 octobre 2008 (à 10h37) :
La partie droite du site de Libération est consacrée à la promotion des « rendez-vous » et des aspects participatifs (blogs notamment), d’expertise (la rubrique « Desintox », qui se veut un autre lecture de l’acutalité) et multimédias du site (le podcast entre autre). Bref, on serait tenté de dire que ce site maintient l’ancienne division entre l’actualité (hard news) et le magazine.
Libé offre une « ballade multimédia » avec les élections présidentielles américaines
En fait, il n’en est rien. En regardant dans le détail, on voit clairement que des blogs, par exemple, remontent dans la partie noble (de gauche) du site et que des éléments multimédias s’y intègrent aussi.
C’est le cas par exemple d’une série in the mood for elections, qui commence, actualité oblige, par « ambiance de crise à Wall Street« . Cette « ballade multimédia », comme la caractérise Judith Rueff, directrice de Ligne 4, l’agence multimédia partenaire sur cette opération, n’adopte pas les formats du journalisme classique, mais donne à voir et à ressentir les élections américaines présidentielles à venir.
Pour l’instant, sur le site de Libération, le mix interactif et multimédia est encore timide. Plus grave, il conserve des scories du « web amateur » comme le recours à Dailymotion pour visionner les vidéos et les diaporamas/portfolios. Une misère qui gâche tout plaisir.