Napoléon disait, paraît-il, qu’un « dessin vaut mieux qu’un long discours ». La timeline, sur les new media arts, créée Rama Hoetzlein est une nouvelle démonstration de la validité de cet aphorisme. L’occasion de s’intéresser à un mouvement, qui ouvre la réflexion sur les médias et leurs pratiques courantes, leurs évolutions et leurs potentialités.
Rama Hoetzlein est un chercheur en arts et technologie, actuellement, postulant pour un ph. d. dans ce domaine à l’université de Santa Barbara en Californie. Il travaille précisément sur ce que l’on appelle le « New media arts » (par opposition au « old media arts », que sont la peinture ou la sculpture), où les artistes mêlent les ressources dérivées de l’informatique, la vidéo, les télécommunications avec des pratiques qui vont de l’installation à l’art conceptuel en passant par la performance.
Pour illustrer ce que sont les new media arts [que l’on peut traduire par « arts des nouveaux médias »], il suffit d’en suivre l’évolution au fil du temps depuis Léonard de Vinci, en passant par Eadweard Muybridge et son zoopraxiscope où l’on voit une mule galoper [pour la voir vraiment galoper cliquer ici] en passant par les installations du Coréen Nam Junk Paik dans les années 1960/1980 [il est l’inventeur de l’expression « les autoroutes de l’information »] jusqu’aux artistes plus récents comme le collectif Jodi qui travaille sur l’interactivité. Les artistes ont toujours cherché à « éclairer le développement de la science », explique Rama Hoetzlein.
Mais les new media arts puisent aussi leur inspiration dans la littérature avec des auteurs comme l’italien Italo Calvino ou l’argentin Jorge Luis Borges, ou dans les travaux de chercheurs en informatique comme Vannevar Bush, ou encore de philosophes, sont influencés par la politique, etc. Bref, ils sont totalement et radicalement transdisciplinaires.
C’est donc cela qu’étudie Rama Hoetzlein, et pour ce faire il a construit cette très intéressante timeline, qui illustre les différentes sources d’inspiration de cette forme d’art. Elle montre, comme il l’explique, que « le développement des new media arts, contrairement aux visions conventionnelles sur le l’art post-moderne, n’est pas chaotique, mais en fait très structuré. »