Pourtant des solutions sont possibles à condition d’allier des modes de financement originaux, et d’utiliser les outils qu’offrent le web comme les blogs, les wikis, etc.
C’est le cas de Spot.us, dont l’ambition est de rendre de nouveau possible le journalisme d’investigation pour les pigistes (freelancers) aux conditions économiques actuelles. Le projet a été lancé par une organisation américaine à but non lucratif le Center for Media Change. Il est rendu possible grâce au soutien de la Knight Foundation, qui veut promouvoir « le journalisme d’excellence à l’âge numérique ».
Pour l’instant, Spot.us est en phase de décollage. Ses promoteurs ont installé un pilote dont l’ambition est très limitée, les enquêtes étant circonscrites à une zone géographique précise, la baie de San Francisco.
Un wiki, outil collaboratif, a donc été ouvert, sur lequel n’importe qui peut proposer un idée de sujet (journaliste ou non). À partir de cette idée, un journaliste intéressé écrira un synopsis, et ceux qui ont proposé l’idée sont contactés par Spot.us pour financer ce projet, d’autres pouvant se joindre également au financement. Cela s’appelle le crowdfunding. Les enquêtes une fois réalisées sont publiées sur le blog de Spot.us mais sont aussi susceptibles d’être offertes à d’autres supports, sites ou journaux, afin d’assurer la meilleure diffusion possible aux sujets traités.
Et ça marche : la première enquête financée par ce moyen vient d’être publiée le 4 septembre 2008.
En France, Agoravox fonctionne en apparence sur un principe très proche. En apparence seulement, car avec Spot.us, il ne s’agit pas réellement de journalisme citoyen. Ce sont des journalistes professionnels qui réalisent les enquêtes ainsi que leur édition. Bref, on retrouve les standards de la presse de qualité.
En fait, c’est le financement qui est citoyen. C’est lui qui permet d’assurer la qualité de l’enquête et la rémunération du journaliste. En effet, tant que 100% des fonds nécessaires ne sont pas réunis, l’enquête n’est pas lancée. Cela s’appelle dans d’autres secteur, la couverture du risque.