Le journaliste « new age » devait déjà savoir réaliser un reportage, une interview, une enquête, etc. mais aussi faire un son, tourner et monter une vidéo… Cela ne suffit plus. Aujourd’hui, il doit aussi avoir des notions de programmation et nourrir un formidable appétit pour la technologie.
Brad Stenger est affirmatif : les journalistes — « comme tout le monde » — devraient avoir des connaissances en programmation informatique. C’est du moins, ce que le directeur de recherche de NextFest, le salon annuel de Wired explique dans une interview donnée à Curtis Brainard et publiée il y a maintenant plusieurs mois sur le site de la Columbia Journalism Review.
J’exhume cette interview, car elle m’a été remise en mémoire à l’occasion d’un travail-école effectué par des stagiaires de l’Emi-Cfd cet été, et par la résolution des quelques menus problèmes que posent ce blog.
Il est nécessaire de posséder des notions d’informatique pour travailler sur le web
Après ces expériences (et quelques autres précédentes) je suis maintenant persuadé qu’il est nécessaire de posséder des notions d’informatique si l’on prétend travailler sur le web. Tout y est simple et complexe à la fois et il y a tant de micro-difficultés à résoudre (souvent dans l’urgence!), qu’il est nécessaire de mettre les mains dans le cambouis. Personne n’échappe à la modification de quelques lignes de code de son blog, à devoir maîtriser les formats de compression de ses sons ou de ses vidéos, etc.
Mais il serait plus juste de parler d’appétence pour la technique. En effet, il ne s’agit pas de simplement résoudre les problèmes au fur et à mesure, mais bien de se mettre en position d’anticiper sur l’usage qu’il peut être fait de telle ou telle technologie, en un mot d’être un journaliste geek.
En quelques mois, on passe d’une idée, à un prototype puis à une application
« Le web 2.0 permet un processus de développement des logiciels extrêmement rapide, explique Brad Stenger. Ainsi, on peut passer très rapidement d’une idée, à un prototype pour aboutir à quelque chose que les gens peuvent utiliser. Ce processus peut ne prendre que quelques mois. »
Un exemple : le service de microblogging, Twitter, est né en mars 2006. Aujourd’hui des millions de personnes l’utilisent. Des journalistes le font aussi. Mais cela signifie maîtriser cet outil (ce n’est pas le plus compliqué!) mais surtout en proposer des usages pertinents et intéressants. Pour cela, il faut suivre l’évolution de la société et des nouveaux usages qui s’y développent. Une autre paire de manches…
• Pour comprendre le contexte dans lequel s’exprimait Brad Stenger, il faut regarder le site compte-rendu de la conférence Journalisme 3G : The Future of Technology in the Field, qui s’était tenue à Atlanta (États-Unis), les 22 et 23 février 2008.