[the] media trend

Pays-Bas: Le gouvernement finance l'embauche de 60 jeunes journalistes

Voilà une idée à soumettre à Frédéric Mitterrand. Son homologue néerlandais, Ronald Plasterk, a réussi à faire voter par le Parlement un plan de soutien à la presse original. Il permet l’embauche de 60 jeunes journalistes dans 30 titres de la presse hollandaise, et ce pour deux ans. Coût de ce plan, selon le ministère, 4 millions d’euros.

Ronald Plasterk, ministre de l'Éducation, de la Culture et de la Science
Ronald Plasterk, ministre de l'Éducation, de la Culture et de la Science

Cette initiative part du constat que les jeunes journalistes sont les premières victimes de la crise que traverse dans ce pays le secteur des médias, en raison de la règle « derniers arrivés, premiers licenciés ».

Il s’agit aussi dans l’esprit du ministre de permettre de rajeunir et de renouveler des rédactions vieillissantes. Renouveler en ouvrant ainsi la voie à « une nouvelle génération de journalistes qui peuvent contribuer à l’innovation dans l’industrie de la presse, ce qui est indispensable. » [ici, le communiqué du ministère; attention, c’est en néerlandais].

Mais aussi rajeunir, car la moyenne d’âge dans les rédactions est très élevée. Plus de la moitié des journalistes a en effet plus de 45 ans, comme le montre le tableau ci-dessous.

Une profession vieillissante (2009)

source: fonds d’exploitation graphique (caisse de retraite)

Le mécanisme mis en place est simplissime: il est à effet immédiat, et pendant deux ans, le ministère réglera le salaire de ces jeunes journalistes.

Ce plan a été approuvé grâce notamment au soutien des partis socialistes (PvdA) et chrétiens démocrates (CDA). Mais ces derniers ont été longtemps rétifs à ce projet, car ils craignaient qu’il ne provoque un « effet d’aubaine »  dans les groupes de presse en particulier en favorisant les licenciements des journalistes âgés. Ils n’ont décidé de s’engager qu’après avoir obtenu des assurances sur ce point, auprès des chefs d’entreprise.

L’autre crainte est exprimée par les partis qui sont restés opposés au projet, à savoir le parti conservateur (VVD) et les populistes du « Parti de la liberté » (PVV), qui voyait la création de « journalistes du gouvernement », ce qui n’est pas le cas, puisqu’ils sont embauchés par les rédactions, et ne dépendront en rien du gouvernement.

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