[the] media trend

Comment je m'informe

Chaque jour, je consacre environ deux heures à m’informer. Parfois plus, parfois moins, ce n’est qu’une moyenne. En quelques années, j’ai considérablement modifié mes sources, adaptant sans cesse ma pratique en fonction des médias et de leurs transformations, des nouveaux outils d’agrégation, des appareils mobiles et de leurs applications [celles de l’iPhone et de l’iPad dans mon cas]. Voici donc une image de mon système de veille tel qu’il est organisé aujourd’hui. Précision, l’ordre selon lequel je classe ses diverses sources n’est pas forcément l’ordre dans lequel je les consulte.

1. Les journaux papier

Euh… comment dire. En cinq ans, ma consommation s’est effondrée. Je suis encore abonné, très temporairement à la version papier du New Yorker [mon côté snob] et de la Columbia Journalism Review, mais je passerai sans doute bientôt à la seule version iPad. Je m’oblige à acheter un quotidien par jour, mais ma détermination ne cesse de faiblir. Il est rarissime désormais que j’y découvre une information que je n’ai pas déjà lue, quant aux articles eux-mêmes ils me paraissent souvent trop longs, datés [pas de mise à jour possible, évidemment]. Surtout, il me semble qu’il ya beaucoup moins de matière dans les quotidiens: il est bien rare que je n’ai pas achevé la lecture d’un quotidien dans les trente minutes que dure mon trajet de métro quotidien. En fait, je me retrouve parfaitement dans les remarques d’André Gunthert, dans son cours billet « Je ne sais plus lire le journal » :

je saute les pages et les articles, cherchant désespérément un contenu qui intéresse les moins de soixante ans parmi les pubs de montres tape-à-l’oeil ou de voitures diesel. (…) Au moment de commencer ma lecture, je suis interrompu par l’interposition d’un écran mental tout droit sorti de Twitter: mais qui donc m’a recommandé cette lecture? Désemparé par l’absence de réponse à ce nouveau réflexe cognitif, j’ai un moment de flottement – et passe à la page suivante… La dynamique si puissante et si claire de la recommandation est devenue mon premier filtre médiatique.

2. Les sites « classiques »

J’ai installé sur mon navigateur, en favoris, les principaux sites d’information qu’ils soient en langue française, allemande, italienne, espagnole et portugaise, langues qui me sont familières. Ces favoris sont synchronisés sur les différents ordinateurs que j’utilise, ce qui m’évite la fastidieuse et chronophage nécessité de les « googliser ». Je ne vais pas régulièrement sur ces sites —ce n’est plus et de loin ma principale source d’information— mais très régulièrement je m’oblige à faire un tour d’horizon pour regarder leurs évolutions, la manière dont ils traitent l’information.

Parmi ceux que je trouve intéressant, en ce moment:

3. Les sites « participatifs »

Reprenant une formule initiée par feu Le Post, le nouvelobs.com a lancé un site compagnon, Le Plus, où sont publiées des contributions des membres de sa communauté, ainsi que d’experts. L’Express.fr lui a emboîté le pas avec une formule plus intégrée dans le site Express.yourself. Ma préférence va nettement au Plus, en raison de la multiplicité proposée de hiérarchisation des contributions. L’intéressant avec ces formules est de présenter une autre vision et une autre hiérarchie de l’information. Elles me semblent plus novatrices que les désormais classiques Huffington Post et MediaPart, qui séparent très —trop ?— nettement l’information « sérieuse » traitée par les journalistes de la rédaction, et cette autre information faite d’analyses et de commentaires proposée par les blogueurs associés. [à ce sujet, on peut lire le très intéressant portrait/interview de Carla Buzasi, la jeune rédactrice en chef du HuffPo britannique, réalisé par le Guardian]

Mais, aujourd’hui je suis particulièrement trois sites. Deux d’entre eux, les américains Reddit et Buzzfeed sont devenus un passage obligé en terme d’information, et le dernier, le britannique Blottr, est pour moi représentatif du journalisme participatif dans ce qu’il a de meilleur.

Dans cette catégorie des sites « participatifs », il en est un nouveau et inclassable. Cowbird [ci-dessous, sa page d’accueil] n’est pas à proprement parler un site d’information, mais on y trouve des récits [659 à ce jour] sur le mouvement Occupy Wall Street, sur la guerre en Afghanistan… Le « classement » des sujets obéit à un registre différent des classements habituels : ce sera « qui nous sommes », « où nous allons », « ce que nous faisons », etc. L’accent est donc mis sur les expériences individuelles, celles-ci pouvant être agrégés par sujets, comme « Occupy Wall Street ». Le passionnant dans ce site est la manière dont chacun raconte ses histoires, utilisant et mixant l’image [magnifiquement mis en valeur par le site], mais aussi le texte, souvent poétique, et le son.

4.  Les flux RSS et les agrégateurs

Encore indispensables pour une veille sur un sujet précis, en l’occurrence pour ce qui me concerne l’univers des médias et des technologies qui s’y rapporte. J’utilise pour des raisons purement pratiques l’agrégateur proposé par Google, Reader, notamment pour sa rapidité, mais aussi en raison des fonctions de partage intégrées. J’agrège environ 150 sources différentes, ce qui fait potentiellement entre 1000 à 1500 articles différents à lire par jour. Une copieuse revue de web ! Il faut tenir compte de la redondance des sujets entre les différentes sources et d’expérience, disons que je lis réellement environ une vingtaine d’articles quotidiennement, et en stocke [grâce à Instapaper] à peu près autant en prévision d’articles pour ce blog ou en préparation de mes cours.

Aujourd’hui, il existe d’autres agrégateurs, sous forme d’applications pour l’iPone et l’iPad, qui complètent utilement cet outil un peu brut qu’est Reader. Mes préférés sont Zite, News360, Pulse ou encore dans une moindre mesure Flipboard. Leur présentation très agréable, la possibilité de personnaliser les flux que l’on suit,  les rendent indispensables.

5. les réseaux sociaux

Je suis présent sur cinq réseaux sociaux : Facebook, Twitter, Google+ ainsi que deux réseaux professionnels : LinkedIn et Viadeo. Tous me sont utiles en terme d’information :

5. Les outils de curation

Je dois avouer que je sous-emploie ces outils, à l’exception de Storify, qui sont un moyen —aussi— de partager l’information avec d’autres. Pour l’instant, je publie peu sur Scoop-it et Pinterest, et j’utilise marginalement News.me. En revanche, je suis abonné aux mises à jour d’un certain nombre d’utilisateurs de Scoop.it qui m’arrivent dans ma boîte mail ou d’utilisateurs de Pinterest, via Facebook.

6. Video et audio

Je préfère dire vidéo et audio que télévision et radio, car en fait j’ai de plus en plus tendance à « désagréger » ce qui est diffusé par les chaînes de télévision et de radio, et à sélectionner en podcast ou vidéocast les émissions qu’il me semble intéressant de regarder ou d’écouter. Pour cela je passe de plus en plus par les « chaînes » mis en ligne sur les plateformes de type Youtube, Daylimotion ou Vimeo, voire dédiées comme Watt (TF1) ou Pluzz (France Télévision). De même en audio, j’ai tendance à de plus en plus utiliser Soundcloud, qui fonctionne comme un réseau social et permet de suivre des comptes que je trouve intéressant.

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