[the] media trend

AFP : le statut ébranlé

L’Agence France Presse joue un rôle fondamental dans le système d’information. En France bien sûr, mais aussi dans le monde, puisqu’elle fait partie, aux côtés de l’américaine Associated Press et de la canado-britannique Thomson-Reuters du club très fermé des grandes agences de presse d’information. Depuis plusieurs mois, la question d’une modification de son statut est lancée. Une question relancée par le rapport « Fillioux », du nom de son auteur [rendu public par Backchich]. Il propose une refonte du mode de fonctionnement de l’agence, et souhaite explicitement, lui aussi, une réforme du statut.

L’actuel statut de l’Afp est une curiosité baroque, mi-entreprise, mi-administration, né sous la IVe République. Il est nécessaire de revenir sur sa genèse pour comprendre les débats sous-jacents aux actuelles propositions de réforme.

À la Libération, un groupe de résistants occupe le siège de ce qui est alors l’Office français d’information (OFI), pâle décalque de ce qui fut la première agence d’information mondiale, Havas. En fait, ce sont des anciens d’Havas, résistants métropolitains ou revenus de Londres qui prennent les commandes. L’Agence France Presse naît.

D’entrée se pose la question de son statut. Trois solutions s’offrent alors, racontera plus tard l’un de ses Pdg, Jean Marin. Soit :

  1. on revenait au passé, l’agence, entreprise privée, partiellement financée par la publicité, renaissait de ses cendres;
  2. on innovait en fondant, avec la presse nationale, une agence, de type coopératfi, comme cela se pratique aux États-Unis et en Grande-Bretagne;
  3. enfin, on pouvait créer une agence, soumise en fait à la tutelle, pour ne pas dire au contrôle, gouvernemental. » (1)

Dans le premier cas, cela revenait à recréer l’agence Havas d’avant guerre, ce dont aucun journaliste engagé dans la Résistance et aucun des partis politiques de l’époque [Gaullistes, Communistes, Socialistes et Chrétiens-démocrates du MRP] ne voulait.

La solution de la coopérative de  journaux est rapidement abandonnée

La seconde sera mise en place… à l’étranger, en particulier dans les pays vaincus par les Alliés. La Deutsche Press Agentur (DPA) naît en 1949 en Allemagne, Ansa succède à l’agence Stefani en Italie, et Kyodo News Service à Domei au Japon. Toutes trois sont modelées sur un principe coopératif, proche de  celui d’Associated Press ou de Reuter, étant alors [et depuis 1941, seulement] propriété des journaux britanniques.

En France cette solution ne sera pas possible, bien que la Fédération nationale de la presse française (FNPF), qui a succédé à la Fédération nationale de la Presse clandestine, en ait fait une « question de principe: l’agence devait être la propriété d’une coopérative de journaux » (2).  Cela ne se fera pas, en premier lieu parce que la presse française est dans l’incapacité de financer une agence mondiale, comme l’explique Michael Palmer et Oliver Boyd-Barrett:

Il est certain que, d’eux-mêmes, les journaux français ne pouvaient, ne peuvent, financer l’organisation de la collecte et de distribution d’une agence mondiale —une « grande agence ». Pour Paul-Louis Bret [qui fut directeur général de l’agence], « les abonnements des journaux ne couvriront jamais plus d’un tiers des dépenses d’une agence nationale à activité internationale » (3) – estimation des possibilités financières de la presse française qui était bien généreuse, et qu’il réduisit lui-même à plusieurs reprises. » (4)

Pour peser sur les choix du gouvernement, les journaux commirent alors une erreur tactique: nombre d’entre eux refusèrent de payer les abonnements. « Ce refus, expliquent O. Boyd-Barrett et M. Palmer, ne fit qu’accroître sa dépendance financière vis-à-vis du gouvernement. » (5)

Un provisoire qui va durer plus de dix ans

En effet, c’est la troisième solution, qui avait été retenue « provisoirement » en 1944, par une ordonnance en date du 30 septembre 1944. C’est celle, écrit Pierre Frédérix « d’un établissement public fournissant à l’État des services dont le montant provisionnel et forfaitaire était annuellement fixé par une loi de finances. Son directeur général était nommé par décret. » (4)

Pour l’indépendance, on peut mieux faire, comme le résume Jean Marin : « Au vrai, il semble que l’on puisse au moins dire que si la solution de 1944 se révéla stratégiquement funeste, elle fut, sans doute, à l’origine, tactiquement nécessaire. »(6) Le choix était alors simple résume de son côté Pierre Frédérix:

« Il s’agissait de savoir quel rang la France voulait reprendre, quel prix elle attachait à son influence, par quels moyens elle comptait l’exercer (…) En d’autres termes, l’agence française devait-elle être capable, oui ou non, d’offrir à ses clients un service mondial? » (6)

L’équation alors posée est celle que l’on retrouve aujourd’hui peu ou prou.

Le provisoire donc, va durer un grosse dizaine d’années, durant lesquelles plusieurs formules seront étudiées. Durant cette période, où l’agence ne vit que de subventions publiques, ce sont les journalistes, qui vont en construire la crédibilité. Une leçon qui ne sera pas oubliée. Gilles Martinet raconte dans l’Observateur du 21 février 1952:

C’est parce que nous avons formé au lendemain de la Libération une grande équipe qui comprenait aussi bien des communistes que des hommes de droite, des socialistes que des démocrates chrétiens que nous avons réussi à regagner en deux ans le terrain perdu par l’agence Havas [en fait l’OFI] au cours de la guerre. (…) Cette solidarité qui nous unissait nous a permis pendant plusieurs années de maintenir une situation qui pouvait sembler incroyable: l’agence subventionnée par le gouvernement demeurait indépendante de ce gouvernement. Et ceci en dépit de pressions renouvelées. » (7)

Un conseil d’administration dont la composition reflète la réalité de la presse de 1957

Le provisoire a certes du charme, mais —même en France— il ne saurait être éternel. Pendant une dizaine d’années plusieurs formules sont étudiées avant de parvenir à l’actuel, qui sera voté le 10 janvier 1957, par l’Assemblée Nationale.

En effet, c’est une loi qui crée l’actuel statut de l’AFP, et il faut une loi pour le défaire.

Jean Marin, qui restera à la tête de l’agence pendant 21 ans (de 1954 à 1975), a impulsé cette réforme, à la conception de laquelle seront étroitement associées des personnalités de la presse écrite, comme Albert Baylet, le président de la FNPF, et son vice-président Claude Bellanger (également directeur du Parisien Libéré), ou Jacques Lemoine, directeur de Sud-Ouest.

Le statut qui en résulte est un curieux mélange. Cet « organisme autonome », dont « le fonctionnement est assuré selon des règles commerciales » est dirigé par un Pdg élu [hors de son sein] par un Conseil d’administration de 15 membres, où la presse écrite se taille la belle part:

Cette composition est le reflet de la réalité de la presse à l’époque, largement dominée par l’écrit, dans un pays où n’est alors diffusée qu’une seule chaîne de télévision et où les radios privées sont qualifiées de « périphériques ». Mais, dans l’esprit du statut mis au point en 1957, l’État n’est plus qu’un « client » de l’agence aux côtés de la presse, puisqu’aux subventions sont substitués des « conventions commerciales »; qui plus est, il devient minoritaire dans le conseil d’administration.

L’indépendance de l’agence est inscrite dans l’article 2 de son statut

À ce conseil d’administration, s’ajoute un Conseil supérieur dont le rôle est de veiller aux obligations de l’agence, qui sont inscrites dans l’article 2 du statut:

À l’AFP, les clients sont les patrons

Le statut tel qu’il est conçu obligera, les dirigeants de l’agence a de belles acrobaties financières, car pendant longtemps comme le résume Oliver Boyd-Barrett et Michael Palmer, « l’agence ne disposait pas de fonds de réserve, et de politique d’investissement à long terme », (8), mais un autre facteur ne facilite pas les tâches de gestion.

En 1969, un document titré « Le problème de l’Agence France Presse » allait mettre le doigt sur un dysfonctionnement majeur, à savoir que les « clients sont les patrons »:

« dans l’ensemble, les représentants tant des Pouvoirs publics que de la presse, se conduisent davantage au sein du conseil [d’administration] en clients soucieux de limiter leurs « prix d’achat », qu’en gestionnaires préoccupés de la mission générale de l’entreprise, de sa situation présente et de ses perspectives par rapport à la concurrence, ainsi que des conditions de travail financières, matérielles et morales de son personnel… »

Cette attitude va peser tout au long de l’existence de l’agence, sans que la presse, qui pourtant dispose de la majorité au conseil d’administration, ne joue vraiment le jeu. Au contraire, alors que « Toute la politique de l’agence est de réduire l’emprise financière de l’État dans son budget », comme le rappelait en le Conseil supérieur de l’agence dans les années 1970, les journaux français rechigneront de plus en plus à payer les augmentations des tarifs d’abonnement.

Jean Huteau et Bernard Ullmann, dans leur livre qui retrace l’histoire de l’AFP, raconte l’anecdote suivante:

Jean-Louis Guillaud déclarait, en 1989, au conseil d’administration que l’agence allemande DPA retirait deux fois plus de recettes d’un lecteur de journal allemand que l’AFP d’un lecteur français. (…) En 1987, écrivait Le Monde le 19 janvier 1990, un quotidien français consacrait en moyenne 4 centimes par exemplaires pour recevoir l’AFP, alors que son homologue allemand en dépensait 80 —vingt fois plus— pour son agence. (9)

Plus récente, l’annonce par plusieurs journaux du Groupe Hersant Media, La Provence, Nice Matin, Paris Normandie, l’Union de Reims… de se désabonner en 2010, est aussi inquiétante. Une annonce faite, alors même que Frédéric Aurand, président du directoire siègeait encore en mars 2009 au Conseil d’administration [la composition de cette instance n’est d’ailleurs pas sur le site de l’AFP, comme on pourrait s’y attendre, venant d’une agence de presse de taille mondiale].

Côté État, les cordons de la bourse sont tout aussi serrés. Il serait fastidieux d’énumérer toutes les demandes d’augmentations de tarifs de la part de la direction de l’agence qui ont été retoquées par un ministère du Budget [dont un représentant siège au Conseil d’administration].

Mais l’État n’intervient pas que sur le plan financier. Il essaie de peser sur les aspects rédactionnels, avec toutefois une certaine prudence, car il en va de la crédibilité d’une agence d’information mondiale, ce que ne manquent pas de rappeler les journalistes et leurs syndicats à chaque occasions.

La nomination du Pdg: le fait du prince

Mais, il en va autrement pour ce concerne la direction de l’AFP. Les Pdg de l’agence ne sont nommés qu’avec l’aval de l’Élysée. Ici, aussi la liste est longue. Par exemple, le mandat de Claude Roussel ne sera pas renouvelé dans des conditions que Hubert Beuve-Méry [qui préside alors le Conseil d’administration et en démissionnera à la suite de cette affaire] décrit ainsi dans Le Monde, daté du 31 mai 1978:

Il s’agit d’une atteinte grave à l’esprit sinon à la lettre du statut de l’agence. Les conditions dans lesquelles la réélection [de Claude Roussel] a été empêchée relèvent beaucoup plus du fait du prince que de l’application concertée de la loi du 10 janvier 1957.

Le « prince » en question est Valéry Giscard d’Estaing. Jacques Chirac ne sera pas mal non plus, en annonçant —avant tout vote par le conseil d’administration— à deux journalistes de l’AFP, que « Jean-Louis Guillaud a enfin accepté. J’ai eu du mal à le convaincre ». Il faudra quand même trois tours pour qu’il soit élu. Les représentants de la presse de province après s’être inclinés déclareront qu’ils « ont pris note que seul le candidat ayant le soutien déclaré des représentants de l’État pouvait accéder à la présidence de l’AFP. » (10)

La question du « statut » de l’AFP proprement dite se pose depuis la deuxième moitié des années 1980. Elle est liée à l’évolution des « clients » de l’agence et d’abord de la presse. Jean Huteau et Bernard Ullmann analysent:

Depuis la fin des années 50, les relations entre l’AFP et la presse française ont considérablement évolué. Les éditeurs de journaux qui ont voulu l’indépendance de l’agence en s’y attribuant un rôle majoritaire, selon les idées mûries pendant la Résistance, ont cédé la place à une nouvelle génération. Celle-ci n’éprouve plus le même attachement pour l’AFP. (11)

Côté État, les idées libérales progressent au gré des changements de majorité. Fin 1986, alors que se prépare la privatisation de TF1, Yvon Briant, un député de droite, dépose une proposition de loi visant à la privatisation de l’agence avec un capital réparti à 10% pour le personnel, 40% pour le public et 50% pour un « noyau dur » d’acquéreurs. Il est relayé par l’UDF Gérard Pelchat,  rapporteur du budget de la communication, qui prévoit une entrée des capitaux privés dans le capital d’une AFP transformée en société anonyme.

Aujourd’hui, le temps est-il venu d’une transformation du statut de l’agence?

La relance de l’idée de privatisation en 2008

En mai 2008, Claude Goasguen, député UMP de Paris, dit tout haut sur iTélé, ce que beaucoup pensent dans la majorité:

« L’AFP est la seule agence internationale qui a un statut public. Je regrette que ce pays, qui est un pays libre ait une agence d’État (…) Je souhaite ardemment que l’AFP soit privatisée. (…) Il faut arrêter de considérer comme inéluctable ce qui n’a été en réalité qu’une construction historique à un moment donné. »

Il oublie au passage que l’AFP, n’est pas une agence d’État, même si… les autorités françaises ont trop souvent tendance à l’oublier.

L’affaire n’est pas classée pour autant. Dans le deuxième Contrat d’Objectifs et de Moyens, sorte de plan de développement quinquennal, qui porte sur  la période 2009-2013 [je le mets en partage, ci-dessous], entre l’État et l’agence, on trouve page 19, cette priorité:

« une réforme du statut de l’agence maintenant la garantie de son indépendance éditoriale et lui donnant les moyens réels de financer son développement. »

Et de poursuivre plus loin dans le document (page 20):

Toutefois, il manque à l’AFP ce qui pourrait être apporté par un actionnaire stable: un soutien solide programmable, pérenne; des moyens pour financer un plan de développement à long terme; une vision partagée de l’avenir.

Quatre mauvaises solutions

Cela allait provoquer une vive réaction des syndicats —mais aussi des anciens— de l’agence, qui mettaient en place un pétition SOS-AFP, actuellement signée par quelque 21.000 personnes, dont de nombreuses personnalités [le site SOS-AFP ici]

Auourd’hui, il n’existe concernant le statut que 4 possibilités, dont aucune n’est satisfaisante:

1 – la continuation du statut de 1957, en le toilettant, c’est-à-dire, notamment, en renouvelant la composition de son conseil d’administration, pour qu’il reflète l’univers médiatique de 2010 et des années à venir, et non celui d’il y a un demi-siècle. Cette solution peut sembler satisfaisante car au fond le système n’a pas si mal fonctionné. L’Agence est toujours dans le trio de tête, elle a su développer (entre autres) un service photo performant, et sa situation financière est satisfaisante.

Mais, la continuation semble peu viable non pour des raisons internes mais pour des raisons liées aux deux « clients-patrons » de l’agence et, en premier lieu, du désengagement et du désintérêt de la presse française vis-à-vis de « son » agence. D’autre part, en raison de l’évolution actuelle des médias, l’agence et ses clients risquent rapidement de se retrouver dans des situations de conflits. Associated Press rencontre des problèmes similaires avec les journaux américains, qui sont « ses propriétaires ».

La continuation l’est également en raison de l’attitude ambiguë de l’État, dont il est difficile de déterminer la position. Seule certitude, comme le note, Pierre Louette dans son rapport (page 21) l’agence « supporte des sujétions qu’elle n’accepterait probablement pas si elle ne prenait en compte que son intérêt propre, sans pour autant bénéficier des compensations adéquates. »

2 – la coopérative. Ce serait un retour à l’esprit de la Libération, mais les groupes de presse souhaitent-ils aujourd’hui s’y engager? Il est à craindre que la réponse soit dans la question.

3 – l’établissement public. Évoqué dans le rapport Louette, cette solution semble difficilement compatible —quelques soient les précautions que l’on prenne— avec la notion d’agence indépendante. Et ce serait pour le coup un net recul par rapport au statut de 1957.

4 – La société anonyme. Cette solution est présentée comme la panacée, mais est-ce si sûr? Qui va investir dans une telle entreprise?  Capitalistiquement parlant, la mariée n’est pas très glamour: de lourdes charges fixes, puisqu’il faut entretenir un réseau mondial; d’importants investissements à venir pour suivre le train technologique et médiatique (vidéo, infographie, rapidité des transmissions, etc.); une clientèle qui s’appauvrit pour une part et se recompose d’autre part, avec l’émergence de nouveaux concurrents; enfin, la nécessité de respecter l’article 2 de l’actuel statut qui est le garant de l’indépendance de l’agence.

C’est sur toutes ces mauvaises solutions, et sans doute d’autres que réfléchit, à la demande du ministre de la Culture et de la Communication Frédéric Mitterrand actuellement un groupe de travail de 5 experts, dirigé par Henri Pigeat, actuel président du Centre de formation des journalistes et qui fut Pdg de l’agence pendant dix ans. Le groupe est composé de le groupe est composé de Michèle Cotta, ancienne dirigeante de l’audiovisuel [qui a signé la pétition SOS-AFP], Jean-Marie Colombani, ancien directeur du  Monde, Fabrice Boe, ancien président de Prisma Presse, et Francis Teitgen, ancien dirigeant du groupe Ouest-France. [ici, la dépêche de l’AFP]

Cela fait beaucoup d’anciens pour inventer le futur.

Le Contrat d’Objectifs et de Moyens de l’AFP pour la période 2009-2013

Notes

1 – Une contribution de la France à la liberté de l’information: le statut de lAgence France Presse, communication à l’Académie des Sciences Morales et Politiques, 29 février 1960, pp 12-19, cité dans Le Trafic des Nouvelles, les agences mondiales d’information, Olivier Boyd-Barrett et Michael Palmer, Alain Moreau, 1981, pp. 136-138.
2 – Le Trafic des Nouvelles, les agences mondiales d’information, p. 130.
3 – Au feu des événements, Paul-Louis Bret, Plon, 1959, p. 418
4- Le Trafic des Nouvelles, les agences mondiales d’information, p. 131
5 – Un siècle de chasse aux nouvelles, Pierre Frédérix, Flammarion, 1959, p. 438
6 – Le Trafic des Nouvelles, les agences mondiales d’information, p. 137.
7 – ibid,  p. 153
8- ibid, p. 143
9 – AFP, une histoire de l’Agence France Presse 1944-1990, Jean Huteau et Bernard Ullmann, Robert Laffont, 1992, pp 496-497.
10 – pp 463-464
11 – pp 497-498

Quitter la version mobile